Traversée des Cerces

Jeudi 21 mars 2024

J'avais cette traversée en tête depuis quelques temps. Relier le col du Galibier au col du Granon en ski de randonnée à la journée était un beau défi. Il fallait trouver un binôme motivé et les conditions propices. J'en parle à Julien la veille qui est intéressé. Pour les conditions, l'enneigement important de cet hiver et les températures douces des derniers jours ont mis en place un cycle printanier dans le massif des Cerces qui joue en notre faveur. Pour le parcours, j'ai imaginé passer par quelques beaux sommets du massif plutôt que de suivre à tous prix la ligne de crête.

Le départ est fixé à 5 heures en direction du pic blanc du Galibier que nous ferons en aller retour. La montée se fait bien de nuit, le regel est très bon. Le jour se lève quand nous arrivons au sommet. On se fera bien secouer les chaussettes dans cette première descente sur une neige béton très irrégulière. Retour au point de départ, direction le grand Galibier cette fois par son couloir Ouest. La montée est efficace. On met les skis sur le sac et les crampons au pied du couloir. On arrive au sommet avec un fort vend du Nord. On ne traine pas pour descendre au col de la Ponsonnière. Ce n'est pas du grand ski, la neige est souvent croutée. On arrive à traverser à flanc jusqu'au pied de la face Nord de la Tête de la Cassille.

On remet les peaux pour cette troisième montée que l'on finira à pied. Encore du vent au sommet. Bonne surprise, le couloir Sud Est est en moquette parfaite. Ce n'était pas prévu mais nous choisissons de descendre par la. Un peu de pente ça fait toujours plaisir !

Les conditions sont excellentes, l'enneigement est tellement important que le bloc coincé habituel est entièrement sous la neige. On descend le vallon du Chardonnet en très bonne neige transformée jusqu'au refuge.

3000 mètres de dénivelé depuis le départ, le cheesecake est bien mérité ! On repart plein d'énergie du refuge à 11 heures direction le col de Roche Noire. Il commence à faire vraiment chaud. Petite descente dans le vallon de la Moulette et remontée sur la crête de Tête Noire que l'on suivra à pied jusqu'au sommet. On commence à voir la fin de la traversée au loin. Ici la neige est très lourde, on s'y attendait. Les cuisses chauffes dans ces conditions.

On remet les peaux au col de Buffère en direction du Grand Aréa. Ca commence à être dur pour moi, le rythme ralenti. La descente pour le couloir Est est meilleure que ce à quoi on s'attendait. On remet les peaux une dernière fois pour remonter à la Gardiole qui est le dernier sommet de cette traversée. On savoure la dernière descente jusqu'au Tronchets où on a laissé la voiture.

5000 mètres de dénivelés et 10 heures plus tard, nous sommes comblés par ce beau voyage au cours duquel nous n'avons pas croisé grand monde. Les conditions de neige parfaites nous ont bien aidé, surtout pour les montées qui étaient toutes tracées !