Jardins Suspendus

Jeudi 28 mars 2019

N’ayant pas d’idées précise pour la sortie du lendemain, je demande à Romain s’il a une idée en tête. Pas facile de se décider avec les conditions de neige actuelle, une chose est sure, on fera de la pente raide. Après réflexion, Romain suggère d’aller voir à quoi ressemblent les Jardins Suspendus. Cet itinéraire nous fait rêver depuis l’an dernier, la ligne est magnifique et certains comptes rendus parlent même de « la plus belle ligne des Aravis ». Seul petit problème, l’itinéraire n’a pas encore été skié cet hiver donc nous avons aucunes informations sur le remplissage et la qualité de la neige. Pas grave, la tentation est trop grande ! L’avantage est que si on ne sent pas la descente, il y a la combe à Marion en itinéraire de repli.

Jeudi matin 6 heures, on est au col des Aravis. On a préféré partir tôt car la face prend le soleil en premier. L’approche se fait bien jusqu’au pied du couloir, le regel est bon. On remonte le premier couloir assez raide, neige irrégulière et pas mal de cailloux, pas très engagent.

On arrive au moment critique, la fameuse traversée. Je me lance pour faire la trace en essayant d’oublier le fait que la neige repose seulement sur des dalles. Ça passe, Romain suit en arrangeant un peu les marches pour faciliter le passage en ski. On remonte le couloir, c’est raide, très raide même ! On rejoint le couloir principal qui est bien goulotté au milieu, puis on arrive sur l’arête effilée qui mène à la dernière pente. La neige commence déjà à transformer. Le passage de la corniche pour sortir se fait bien, elle est presque inexistante à droite. Petite pause au sommet pour que le bas de la face prenne le soleil et vamos !

La première partie est bien revenue et la pente n’est pas encore trop raide, c’est parfait pour la mise en jambe. On traverse l’arête effilée, très esthétique, puis on plonge dans la face. Ça se raidit mais ça reste encore bien skiant. Le couloir principal étant goulotté, on skie les contrepentes rive gauche, un peu plus raide mais la neige est top. On arrive en haut du dernier couloir avant la traversée, ça penche encore un peu plus, cette fois c’est vraiment raide et on ressent vraiment l’expo ! On prend notre temps avant d’engager chaque virage, la concentration est maximum. Une vingtaine de mètres avant la traversée la neige se durcit, ça n’a pas encore assez chauffé ! Tant pis, on descend jusqu’à la traversée en dérapage puis on traverse (c’est quand même bien plus agréable en ski). Le dernier couloir se skie en évitant les cailloux, on se laisse glisser jusqu’au col.

On arrive en haut du dernier couloir avant la traversée, ça penche encore un peu plus, cette fois c’est vraiment raide et on ressent vraiment l’expo ! On prend notre temps avant d’engager chaque virage, la concentration est maximum. Une vingtaine de mètres avant la traversée la neige se durcit, ça n’a pas encore assez chauffé ! Tant pis, on descend jusqu’à la traversée en dérapage puis on traverse (c’est quand même bien plus agréable en ski). Le dernier couloir se skie en évitant les cailloux, on se laisse glisser jusqu’au col.

Ca y est on l’a fait, on peut laisser exulter la joie. Quel itinéraire magnifique ! L’engagement et la pente son maximale et surtout la ligne est très esthétique. Bravo Monsieur Tardivel !