Les Droites, couloir Lagarde direct
Mardi 2 mars 2021
Ce début d'hiver n'étant pas très propice au ski de pente raide en raison du faible enneigement et d'une nivologie douteuse, c'est l'occasion de faire un peu d'alpinisme. On profite d'un bon créneau météo pour s'expatrier à Chamonix avec Flo, dans le bassin d'Argentière plus précisément. Au programme, trois jours en montagne et deux courses. Le couloir Lagarde direct aux Droites puis la goulotte Baumont aux Petites Jorasses le lendemain.
Le premier jour sera tranquille puisqu'il s'agit de la montée au refuge d'Argentière. Départ en début de matinée pour maximiser les chances d'avoir un lit. D'après les échos le refuge est très fréquenté en cette période de vacances scolaires. La première partie de la montée se passe sur pistes de ski qui permettent de chausser au parking. On rejoint ensuite le glacier d'Argentière sous un soleil de plomb. Arrivés au refuge vers midi, on est content de voir qu'il y a seulement quatre personnes et qu'on ne dormira pas par terre. On passe l'après-midi en t-shirt sur la terrasse à observer l'itinéraire du lendemain et à échanger avec les autres personnes. Petit à petit le refuge se remplit, on est finalement une vingtaine. Mauvaise nouvelle, sept cordées ont comme objectif le couloir Lagarde. On essaye de s'organiser pour ne pas partir tous en même temps et risquer de faire tomber de la glace ou des cailloux sur les autres cordées. Pas le choix, il faudra partir tôt !
Réveil à 1h 30, on déjeune et on se prépare. On voit les frontales de trois cordées devant nous. On accélère un peu sur la fin de l'approche pour essayer de les rattraper. Les difficultés sont concentrées sur la première partie avec deux longueurs en glace puis sur la fin avec deux longueurs de mixte. On arrive à rattraper deux cordées et on s'engage dans la voie derrière la troisième. La première longueur est assez raide et alterne neige dure et glace. La deuxième est beaucoup plus longue. Flo en profite pour dépasser la cordée qui nous précède. Plus personne devant nous, nous sommes tranquilles !
La suite de l'itinéraire est un long couloir de neige. On monte bien et on assiste à un magnifique lever de soleil qui nous réchauffe. On arrive dans les longueurs en mixte sous le sommet, ça déroule bien. On remonte l'arête qui conduit au sommet, ça commence à être dur physiquement, on sent bien qu'on est à 4000 mètres. Il est 8 heures, l'avantage de partir tôt c'est aussi d'arriver au sommet tôt ! La vue sur le massif du Mont Blanc est magnifique. On fait une grosse pause de plus d'une heure pour attendre que la neige transforme pour la descente. La cordée qu'on a doublée nous rejoint au sommet au moment où nous attaquons la descente. La première partie se fait en rappel puis en ski direction le refuge de Leschaux. Les rappels se passent sans encombre, en revanche la descente à ski se révèle plus complexe entre neige pas assez ou trop transformée, ski light et gros sacs.
Une fois au verrou glacière sous le refuge du couvercle, on aperçoit l'itinéraire du lendemain. Gros coup au moral en voyant que certaines longueurs sont totalement sèches. On décide d'écourter le séjour et de rejoindre la vallée par la mer de glace.
Aucun regret, nous avons passé deux belles journées en montagne avec de très bonnes conditions dans le couloir Lagarde !