Dôme des Écrins, voie Mayer-Dibona
Lundi 30 novembre 2020
Avec les bonnes conditions de l'automne et les infos récentes qu'on a eu, Flo me propose d'aller faire la voie Mayer-Dibona au dôme de neige des Écrins. Cette course se pratique habituellement au printemps mais d'après les retours d'une cordée les conditions sont plutôt bonnes. Après un rapide coup d'œil au topo, je sais déjà que remonter cette face de 1000 mètres va être une bonne mission ! La motivation est là, on décide d'aller y faire un tour.
Heureusement avec les faibles quantités de neige de cet automne l'accès jusqu'à la Bérarde est encore ouvert. Départ matinal de Briançon, on attaque l'approche à 4h 30 de la Bérarde. Le chemin est sec, ça déroule jusqu'à la moraine. On profite de la pleine lune pour admirer la face, on devine parfaitement l'itinéraire de la voie. La fin de l'approche est plus pénible et nous force à brasser dans la neige.
On s'équipe au pied du cône de neige avant de remonter vers la rimaye. Le jour se lève, on est dans les temps. La rimaye passe sans problème et Flo attaque le premier ressaut court mais vertical qui donne accès aux pentes de neige supérieurs. De nombreux spindrifts ne nous facilitent pas la tâche et j'arrive congelé au relais. On remonte les pentes de neige entrecoupées de quelques ressauts en glace. On devine les traces de nos prédécesseurs à certains endroits mais on est obligé de tracer une grande partie. Après avoir remonté 700 mètres de couloir on arrive au pieds des difficultés. Une première longueur en glace facile nous amène au pied d'un ressaut raide. Un rapide coup d'œil au topo et on se dit que ce n'est pas le bon. Je me lance alors dans un couloir de neige et me retrouve rapidement dans un passage en mixte qui ne correspond pas au topo. Heureusement ça protège bien et une fois au relais on se rend compte qu'on s'est trompé, il fallait prendre le ressaut en glace raide. J'arrive à rejoindre l'itinéraire par une longueur en traversée dans du mixte improtégeable, bien content de faire le relais après ce passage mental.
Flo repasse devant pour remonte les dernières pentes de neige qui conduisent aux deux longueurs clés, une longueur en V dans une cheminé puis une en IV+ pour rejoindre l'arête. Flo s'en sort parfaitement bien, plus à l'aise avec ses piolets qu'avec ses mains ! L'escalade n'est pas si facile, on est surpris par la difficulté. Une fois sur l'arête on aperçoit le sommet du dôme, je repasse devant et on progresse à corde tendu, l'ambiance est incroyable sur cette arête effilée.
Bien contents d'arriver au sommet, il est déjà 16 heures. On ne traîne pas et on se lance dans la descente de la voie normale du Dôme jusqu'au pré de madame carle. Il n'y a pas de trace, on brasse jusqu'au bout et on arrive bien fatigués au parking. Cette course est vraiment magnifique et complète, elle alterne entre glace, mixte et escalade sur 1000 mètres. Une vraie ambiance haute-montagne, une fois de plus seuls au monde dans ce massif des Écrins sauvage, bref, un rêve de plus de réalisé !