Aiguille de Sialouze Voie Livanos
Samedi 25 juillet 2020
Jeudi en fin d'après-midi je reçois un appel de Louis qui me propose d'aller en montagne le samedi. Ce n'était pas prévu mais je regarde rapidement ce qu'on peut faire à la journée dans le coin et lui propose la voie Livanos à l'Aiguille de Sialouze. Il semble autant motivé que moi, qu'à cela ne tienne, rendez-vous 3h 45 à Pelvoux le lendemain matin.
On attaque l'approche vers le refuge du Sellé à 4 heures encore bien endormi, le réveil a été plus compliqué que d'habitude. Ce n'est pas plus mal car l'approche est longue. On arrive au lever du jour au refuge, il nous reste encore un petit morceau avant d'arriver au pied de la voie. La fin de l'approche se fera en crampons car le névé est bien dur malgré les fortes chaleurs de ces derniers jours.
On s'équipe tranquillement, on est en avance sur l'horaire et il ne fait pas chaud ! Louis attaque la première longueur un peu humide. Un bon onglet pour commencer la voie, pas évident de grimper quand on ne sent plus le bout de ses doigts ! Heureusement ça ne va pas durer, je passe en tête pour la deuxième longueur qui me réchauffe rapidement. Le rocher est assez exceptionnel, un granit qui s'effrite un peu par endroit, surement un des plus beaux rocher des Ecrins. Les longueurs suivantes déroulent bien, une traversée aérienne et exposée vers la gauche nous amène au pied des longueurs clés. Le solei fait son apparition pour notre plus grand bonheur, la face est encore plus jolie au soleil.
Louis se débrouille à merveille dans cette première longueur en 6a plutôt physique. Heureusement elle se protège bien. La longueur suivante me donne un peu plus de fil à retordre, elle n'est pas longue et en m'énervant un peu j'arrive au relais. La longueur suivante est le plus connue, un 6a dans une cheminée atypique. Louis s'en sort parfaitement en opposition. Y'a pas à dire, les anciens étaient très costauds à l'époque ! Cette voie de haut niveau lors de son ouverture était une grande classique difficile. Même en second je me suis bien employé pour rejoindre le relais.
Il nous reste cinq longueurs pour arriver au sommet, les pieds commencent à chauffer (mauvaise idée de mettre les chaussons neufs pour une grande voie de quinze longueurs), l'escalade est toujours aussi belle et on se régale. Petite pause au sommet et on enchaine avec une dizaine de rappels pour rejoindre le pied de la face. On récupère le matériel qu'on avait laissé et on attaque la longue descente sous un soleil de plomb. Ça nous laisse le temps de discuter de notre vision de la montagne et de nos futurs projets. De retour à Ailefroide à 17 heures, bien fatigués une fois de plus mais contents d'avoir grimpé cette magnifique voie !