Samedi 4 mars 2023
Depuis le temps que j’avais ce couloir en tête, il était temps d’y aller. Simon est motivé pour venir avec moi. Pour la stratégie nous choisissons de le faire en boucle en partant de Cervières. Avec la chute de neige des jours précédents, nous craignons de brasser si nous remontons dedans. De plus, il y a un ressaut au milieu du couloir compliqué à grimper d’après les retours que nous avons eu.
La première partie de la montée se fait sur les pistes de ski de fond jusqu’à la plaine des Fonts. Ensuite nous bifurquons à droite. La quantité de neige est plus importante ici mais par chance il y a une trace toute fraiche. Nous rattrapons nos prédécesseurs rapidement puis nous prenons la direction du Lasseron.
La montée de se côté se fait rapidement et sans difficulté. On s’équipe avant de plonger dans le couloir Nord. Il y a une petite corniche que nous passons skis aux pieds. Le premier couloir est étroit et la neige pas très bonne. Nous arrivons à un premier ressaut qui passe en ski les bonnes années. Manque de chance, il manque un peu de neige pour nous. Simon tente de forcer le passage en dry-ski mais ça ne fait pas. Nous faisons un rappel de cinq sur un relai déjà en place.
La suite est une succession de couloirs en neige de cinéma. Quarante centimètres de poudreuse qui nous permettent de nous lâcher dans ce couloir à l’ambiance dolomitique.
Arrivés au rappel, nous franchissons le ressaut qui donne accès à la dernière partie du couloir qui s’élargit. La neige est toujours excellente si on évite le milieu qui a purgé.
Une fois sortis du couloir, les pentes de neige moins raides mais toujours poudreuses nous ramènent jusqu’à la voiture. Nous sommes tous les deux contents d’avoir enfin skié ce couloir et surtout dans de telles conditions !
D’après les infos que nous avons eu, une descente rive gauche du glacier des Violettes serait possible. On décide de tenter le coup pour éviter la longue descente par le couloir Coolidge. On choisit l’itinéraire au mieux pour éviter les zones plaquées par le vent. On arrive ensuite dans un dédale de séracs, la progression devient plus lente car il y a des passages en désescalade. Enfin, un rappel sur lunule nous ramène sur l’itinéraire de descente de la voie normale. On traverse le glacier puis on se laisse glisser jusqu’à la voiture, cette fois la neige fraîche nous facilite la tâche.
Encore une belle course, longtemps oubliée à cause de l’énorme sérac, elle mérite d’être parcourue car l’ambiance est incroyable !

